Voilà ce que PASSRELL propose d’apporter dans ses prestations à travers ce slogan.
Il s’agit ici de notre vision de l’accompagnement au travers de la relation à soi et aux autres.
Qu’est-ce qu’une résistance ?
Larousse en donne les définitions suivantes :
- Action de résister physiquement à quelqu’un, à un groupe, de s’opposer à leur attaque par la force ou par les armes.
- Action de résister à une autorité, de s’opposer à ce qu’on n’approuve pas : résistance à l’arbitraire.
- Capacité de quelqu’un à résister aux épreuves physiques ou morales, d’un être vivant à résister à des conditions de vie extrêmes.
- Psychanalyse : Manifestation du refus du sujet de reconnaître un matériel inconscient.
Une résistance peut être positive ou négative, utile ou non, intérieure ou extérieure à soi, consciente ou inconsciente
Trois éléments se dégagent plus fortement : l’opposition, l’autorité, la non-reconnaissance.
Quand je résiste, je m’oppose à une autorité que je ne reconnais pas.
Si l’on parle d’une résistance à la fatigue, on s’oppose par la volonté à l’autorité de notre corps qui nous indique un besoin de recharger « ses batteries ».
Dans le cadre de conditions de vies difficiles, on s’oppose aux conséquences de conditions dictées par un climat rude, un régime totalitaire, un environnement familial instable et insécurisant …
De cette opposition se manifeste une énergie proportionnellement inverse à la force de l’autorité afin d’éviter de subir les diktats de cette dernière.
En électricité, on dirait que moins il y a de résistance, plus le courant passe. Plus il y a de résistance, moins le courant passe et plus il y a de chaleur dégagée.
En transposant, quand il y a de la résistance, l’énergie de départ (dans l’exemple précédent l’électricité) se transforme en une nouvelle énergie (la chaleur) par confrontation à la résistance.
La résistance en soi n’est ni positive, ni négative. Elle dépend des circonstances dans lesquelles elle est utilisée.
La résistance peut être positive quand l’énergie dégagée est au service de l’objectif recherché mais négative dans le cas contraire.
Ainsi pour l’électricité, on pourra utiliser la résistance pour créer de la chaleur dans une bouilloire. A contrario, si l’on souhaite véhiculer de l’électricité, il s’agira d’utiliser des matériaux exprimant les plus faibles niveaux de résistance pour perdre le moins possible d’énergie sur la distance parcourue.
Une résistance peut donc être utile ou pas suivant qu’elle serve ou non l’objectif recherché.
Par exemple pour l’opposition à la fatigue, c’est utile si je cours un marathon et que c’est un état ponctuel en vue de finir la course le plus rapidement possible.
Cette opposition à la fatigue n’a plus de sens si c’est un fait régulier dans ma vie pour faire face à une situation difficile comme effectuer régulièrement de nombreuses heures supplémentaires non prévues par mon contrat de travail, parce que je ne sais pas dire non et que j’encours le risque de me retrouver en situation de burn-out.
Au niveau de l’autorité et si l’on en revient à une dimension humaine qui nous intéresse plus particulièrement, on pourra considérer qu’elle est extérieure ou intérieure à nous-même.
Extérieure quand je résiste à une décision prise par un manageur quelle qu’en soit la raison.
Intérieure quand je ne tiens pas compte des besoins qu’exprime mon corps.
Enfin, la non-reconnaissance peut être consciente ou inconsciente.
Consciente lorsque je prends des décisions contreproductives dans mon travail parce que je pense que mon supérieur est malhonnête avec moi et qu’il m’en veut. C’est donc ma façon de lui montrer qu’il n’arrivera à rien avec moi tant qu’il ne changera pas de de comportement à mon égard.
Inconsciente si je souhaite réaliser un objectif qui me tient profondément à cœur et que j’ai systématiquement des arguments pour ne jamais mettre en œuvre les moyens pour y parvenir. Inconsciemment, je ne me reconnais pas capable de parvenir à mon objectif.
Il est donc important de comprendre les résistances en les identifiant et en précisant leur utilité au regard des circonstances. Est-ce que j’en ai besoin, sont-elles bonnes pour la réalisation de mon objectif.
De plus, lorsque les résistances se manifestent envers des personnes physiques, nous nous retrouvons très souvent en présence de conflits, comme dans les exemples cités précédemment.
Intéressons-nous à présent à « traverser ».
Il s’agit de passer à travers, de passer d’un endroit à un autre, d’un bout à l’autre, d’une rive à l’autre, d’un côté à l’autre …
Cela implique :
- 2 points : un point de départ et un point d’arrivée.
- Une trajectoire : elle procède d’une évaluation, elle comporte un sens, une distance plus ou moins courte et éventuellement un obstacle, pas forcément contraignant (traverser un champ de pâturage, une route peu fréquentée, une nappe de brouillard à pieds, …).
Traverser une résistance, ce serait donc passer à travers un obstacle contraignant comme une rivière avec un fort courant.
Cela sous-entend un certain nombre de choses :
- Être conscient du point de départ qui peut déterminer un changement d’attitude dans notre cheminement pour s’adapter à la traversée.
- Avant de traverser, ne pas nier les résistances qui pourraient s’interposer sur le chemin qui mène à notre objectif, au contraire les identifier.
- Les reconnaître précisément dans leurs qualités et leurs caractéristiques.
- Ne pas les combattre, plutôt les accueillir pour ce qu’elles sont et ce qu’elles nous renvoient, ce qu’elles disent de nous.
- Définir une trajectoire pour atteindre le point d’arrivée.
- Trouver l’énergie et la confiance nécessaire pour se lancer dans l’expérience de la traversée.
- Une fois arrivé, pouvoir se retourner avec enthousiasme et constater la traversée, donc la résistance derrière soi.
- Comprendre que la résistance ne s’évanouit pas de par son franchissement, elle s’intègre au parcours et nous fait grandir comme un élément cohérent qu’il convient seulement de dépasser.
- Nul n’est donc besoin de tenter de l’anéantir car une fois dépassée, on la connaît mieux, on l’a éprouvé et on est capable de la traverser de nouveau en dépensant de moins en moins d’énergie.
La liberté de chacun s’étend avec celles des autres
Enfin, « et au-delà … » parle de la suite du parcours personnel de chacun, une fois les résistances traversées. Car l’objectif n’est pas encore atteint pour autant, il reste le chemin à parcourir, plus ou moins long, plus ou moins rébarbatif, plus ou moins technique …
Chacun peut tenter de traverser les résistances et continuer son chemin jusqu’à son objectif. Certains y parviendront seuls dans certaines circonstances et pas dans d’autres.
Chacun peut également se faire accompagner quand c’est trop difficile plutôt que de renoncer à son objectif.
La médiation permet notamment de trouver une issue apaisée et consensuelle à une résistance manifestée sous forme de conflit relationnel et qui permettra à chacun de continuer son parcours avec sérénité, dans l’entente.
Le coaching, de son côté, amène à chacun la possibilité d’un regard différent sur son parcours pour trouver les voies les plus adaptées, les plus motivantes ; permet de se sentir soutenu avec bienveillance, de se connaître et de se reconnaître pour trouver le sens de son chemin.
La formation à la qualité relationnelle, permet de décrypter nos attitudes, nos comportements, nos actions, notre communication, nos croyances afin de comprendre les enjeux relationnels, relation à soi et relation aux autres, et développer de manière assertive et durable l’entente et l’entente sociale.
Ces outils apportent la conscience et la confiance nécessaires à la prise de décision, pour s’engager dans le sens de sa vie et se sentir libre, au sens d’une liberté qui s’étend avec celles des autres.
Si je poursuis un objectif que j’ai choisi, que je trouve les voies qui me permettent de continuer mon chemin pour atteindre cet objectif, sans combattre, blesser ou détruire les personnes qui s’opposent à moi, je reste libre et je laisse aux autres la possibilité d’exprimer ce qu’ils sont et ce qu’ils désirent pour eux-mêmes. Plus ils se sentiront libres d’agir, moins ils auront besoin de me limiter. Il est évident que lorsque l’on parle de liberté, on parle de la responsabilité qui y est associée nécessairement. Qui peut prétendre être libre sans être responsable et donc conscient ? Et prendre la responsabilité des autres, c’est leur retirer leur liberté … Au contraire, les amener à prendre conscience par eux-mêmes des possibilités qui se présentent à eux pour y répondre par eux-mêmes, c’est se décharger d’une responsabilité qui ne nous incombe pas et ainsi augmenter sa propre liberté.
On voit bien qu’il se dessine un sens dans ces propos : la prise de conscience permet à chacun de connaître le juste choix pour soi-même et de s’y engager pour devenir libre. Penser et prendre des décisions pour les autres, quelles que soient les bonnes intentions qui sous-tendent cette attitude, c’est enlever à ces autres le pouvoir de devenir libre en exerçant ses propres choix qui amènent à l’expérience de la responsabilité.
Revenons à notre traversée des résistances en prenant un exemple concret : envisageons le cas de Marie qui est « cheffe de projet » dans une grande entreprise de développement informatique pour l’industrie. Elle travaille sur la création d’un logiciel de pilotage d’une nouvelle technologie de production industrielle au service de Christophe, Directeur du programme de développement de ladite nouvelle technologie. Elle a déjà quelques missions à son actif en tant que cheffe de projet et elle souhaite prendre de nouvelles responsabilités, elle qui dispose d’un diplôme d’ingénieure en technologies de l’information. Elle se verrait effectivement bien prendre la direction complète d’un programme. Parce qu’au fond d’elle, plus que ses qualités relationnelles, ses compétences techniques et sa gestion rigoureuse des objectifs et des délais, ce qui l’intéresse vraiment, c’est la vision globale du projet sous tous ses aspects, l’adrénaline ressentie par les prises de décision à la hauteur des enjeux et un leadership qui n’a pas encore eu l’occasion de totalement s’exprimer. Bien sûr, elle n’a pas véritablement l’expérience de ce poste et elle devra acquérir mais surtout développer des compétences. En regardant Christophe, elle se dit qu’elle se verrait bien dans un poste de ce type. Ce doit être excitant ! Le problème, c’est que Christophe ne lui reconnaît pas du tout cette ambition. Et plus elle affiche ses velléités, plus il se comporte de manière agressive avec elle, limite sexiste, il la prend de haut, devient jugeant devant ses collègues … Elle-même commence à s’irriter de son comportement et devient critique à son égard quand elle ne partage pas ses méthodes. Progressivement, Marie s’oppose systématiquement, à sa manière, aux décisions de son supérieur qu’elle ne reconnaît plus comme légitime dans le cadre du projet qu’elle dirige.
Par rapport à son objectif, comment compte-t-elle faire ? Démissionner ? Trouver un relais auprès de son N+2 ? Envisager un coup bas pour le mettre en difficulté vis-à-vis de la direction de l’entreprise ? Autres … ?
C’est la conception de la liberté qui s’arrête là où commence celles des autres ! Cette interprétation propose un monde de rapports de force avec des limitations à l’expression de chacun, les règles devenant les moyens de ce rapport de force. Un rapport de force mû par un besoin de protection, souvent irrationnel et qui se gère par une surenchère destructrice pour l’une ou l’autre des parties, souvent pour les deux.
Peut-être qu’une médiation pourrait permettre de comprendre que Marie fait peur à Christophe qui reconnaît en elle des qualités qu’il n’a pas, liées sans doute à sa jeunesse et qui redoute qu’elle lui prenne sa place. Peut-être que lui pourrait découvrir que ce n’est pas du tout dans les intentions de Marie, qu’elle lui reconnaît aussi de nombreuses qualités même si ces derniers temps, elles ont été masquées par des comportements maladroits à son égard.
Peut-être qu’une entente permettrait à chacun d’envisager librement une issue favorable et porteuse de sens. S’il n’y avait pas de possibilités en interne, peut-être que Christophe pourrait l’accompagner dans le développement des compétences qui lui manquent et la recommander avec implication dans une filliale du groupe. Son appui eu égard à sa longue expérience et son réseau pourraient générer de belles ouvertures plutôt qu’une simple démission la laissant seule sur le marché de l’emploi. Peut-être que Christophe aurait trouvé une valorisation personnelle à pouvoir transmettre ses compétences et obtenu une reconnaissance de son environnement pour sa démarche. Car de toute façon, semble-t-il, on ne peut guère retenir quelqu’un qui souhaite évoluer, sauf à le rendre moins impliqué et performant au fil du temps. Quel gain au final ?
Il existerait bien entendu d’autres solutions à cette issue, en fonction des circonstances et de la compréhension de ce chacun porte réellement en soi.
En tout état de cause, promouvoir la liberté de l’autre permet à l’autre de se sentir en sécurité et reconnaître à son tour les légitimités de point de vue, d’intentions et d’actions qui participent à développer notre propre liberté.
Peut-être qu’un coaching permettrait d’accompagner Marie au-delà de cette entente, jusqu’à l’atteinte personnelle et totale de son objectif, car d’autres points de résistance existent peut-être dans sa relation à elle-même.
Et peut-être que Christophe, convaincu à présent des vertus de la qualité relationnelle, souhaiterait la promouvoir au sein des équipes qu’il encadre, en proposant une formation à ses collaborateurs, formation à laquelle il pourrait tout à fait être associé dans la réalisation.
Dans la crise sans précédent à laquelle nous sommes confrontés, il pourrait être intéressant que chacun à son niveau, individuellement et collectivement, puisse mesurer les compétences et la légitimité de l’autorité avec laquelle il est en relation, notamment dans les actions qu’elle propose pour gérer la crise, d’identifier les résistances en présence, de comprendre leur utilité afin d’envisager les traverser et continuer de cheminer vers son objectif dans la sérénité et l’entente sociale.
Cela nécessitera évidemment de commencer par réfléchir à l’objectif à atteindre, individuellement dans sa vie et collectivement au sein de son environnement …