Nous agissons toujours avec de bonnes intentions … pour nous-mêmes.

par | 12 mai 2020 | Zoom

Tout cela part d’une bonne intention, se connaître soi, se trouver pour être aligné, en harmonie avec soi, être bien tout simplement.

« … nous sommes tous égoïstes ! »

Tout ce qu’on fait part d’une bonne intention pour soi. Quoi qu’on fasse, on le fait avant tout pour soi. Avoir une bonne ou une mauvaise intention pour les autres reviendrait à dire qu’on pense aux autres avant soi. En vérité, c’est impossible. Et même si un individu était détaché de lui-même, de sa propre existence, c’est-à-dire qu’il n’ait plus aucune intention pour lui-même, qu’il vive dans l’instant présent et ne se soucie plus de son devenir, cela serait-il compatible avec l’idée d’avoir des intentions pour les autres ?

On a avant tout des intentions pour nous-mêmes et les intentions qu’on a pour les autres sont consciemment ou inconsciemment liés aux intentions qu’on a pour nous. Une conséquence de notre motivation première. Ce qui motive qu’on ait une intention pour les autres, c’est la réalisation de nos intentions pour nous.

Alors, vous devez penser que nous sommes tous égoïstes !

Est-ce égoïste de penser à soi ?

Égoïste signifie d’après Larousse.fr, « Attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts des autres ».

Cela peut donc être égoïste, mais pas forcément. Le mépris des intérêts des autres signifie déjà qu’on a conscience de l’intérêt des autres dans une situation donnée.

Toujours d’après Larousse.fr, « au mépris de quelque chose » exprime le fait de ne pas tenir compte de cette chose. Cela ne signifie pas qu’on a une mauvaise intention pour les autres mais plutôt que les autres nous importent peu. Je n’ai pas envie de leur consacrer ne serait-ce qu’une quelconque énergie. Ils sont négligeables dans mon plan. J’aurai l’occasion de revenir sur ce sujet dans mes prochains articles pour montrer que c’est souvent un mauvais calcul …

Avoir une bonne intention pour soi ne se fait pas systématiquement au mépris des autres, bien au contraire.

Descartes formulait déjà « JE pense donc JE suis ». Il parlait avant tout de lui, même s’il montrait sa bonne intention de livrer sa réflexion à l’humanité.

On ne voit les autres que par notre propre filtre et comment pourrait-il en être différemment. Certains sont parfois mêmes plus conscients de qui sont les autres que les autres eux-mêmes le sont. Mais jamais dans une conscience totale de l’autre. Toute conscience humaine n’est que partielle, une parcelle de la conscience universelle. Donc, connaître une part de l’autre plus importante que ce qu’en connaît l’autre lui-même n’est possible qu’en faisant référence à sa propre conscience. Vouloir aider l’autre, renvoi inévitablement à soi, à sa propre image.

Mais en quoi serait-ce une mauvaise chose de penser avant tout à soi ?

On a attribué cette phrase à Socrate : « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux »[1]. Elle a été reprise par d’innombrables autres personnes dans l’histoire et on la cite encore régulièrement aujourd’hui, signe qu’elle a une résonance importante pour l’humanité

C’est bien en pensant avant tout à soi qu’on peut réaliser cette injonction.

En pensant à soi et en commettant des erreurs, en se confrontant aux autres. Quoi qu’on ne soit pas obligé d’être en conflit avec eux pour apprendre à se connaître. La confrontation ne devant pas être vue comme un combat mais plutôt comme une volonté de révéler ce que nous portons en nous par la réaction que produisent nos actions et nos pensées sur les autres.

Et peut-être ensuite et seulement avoir de bonnes intentions pour les autres en comprenant qu’ils sont autres que moi, bien qu’on partage nécessairement un certain nombre de choses, ne serait-ce déjà que le génome humain et ses 23 paires de chromosomes.

Enfin, arrive-t-il que l’on ait réellement de mauvaises intentions pour les autres ou n’est-ce qu’une façon de se protéger de l’intention négative qu’on prête à l’autre à notre égard …

Bonne réflexion !

[1] Devise inscrite au frontispice du Temple de Delphes

 

Article rédigé par

Xavier Sylvestre

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